mardi 22 novembre 2011

Une incursion en Barolo et Barbaresco

Je dis souvent que les dégustations dites techniques sont cruelles et hier n’échappait pas à la règle.

Les six membres du Club présent avaient choisi de faire un tour du côté du Piémont en privilégiant les Barolos et les Barbarescos. On pouvait aussi apporter une bouteille en appellation plus générique « Langhe », car de plus en plus de producteurs de cette région choisissent d’abriter leurs Barolos et Barbarescos sous ce parapluie plutôt que de se soumettre aux contraintes des DOCG (denominazione de origina calificada y garantita) qui sont importantes en Italie.

Pourquoi cruelle? Parce que dès l’alignement des 6 bouteilles par Conrad, l’un des deux Barbaresco, celui de Pio Cesare en millésime 2006, se révèle ultra boisé, aux arômes de goudron et de pneu calciné qui occultent tout le reste. Un vin très déséquilibré. Une surprise aussi, car la maison Pio Cesare a une belle réputation. Les dégustateurs font fi des conventions et envoient la quille de Monsieur Cesare en fin de ligne. Je vous le dis, dure, dure les dégustations.

Je vous rappelle que ces vins du Piémont sont faits à partir du cépage Nebbiolo, un raisin capricieux, difficile à saisir et à faire évoluer, qui voyage mal, mais qui donne des vins magnifiques une fois apprivoisé et domestiqué par les vignerons et Maître de Chais de cette région du nord-ouest de l’Italie.

Le Premier vin est un Barbaresco 2006 des Produttori del Barbaresco, une des belles coopératives du Piémont. Il est réussi même s’il tarde un peu à se révéler à cause de sa jeunesse. Son  séjour dans le verre nous amènera à découvrir de beaux arômes fruités et fleuris, un peu de fumée, une pointe de réglisse, une belle structure tannique en voie de se fondre. Il sera l’un des préférés.

Le Barolo 2007 de Prunotto suit. De confection plus traditionnelle, privilégiant plus l’opulence et la concentration que l’élégance, il offre peu au nez et à la bouche. Fermé comme une huître, il se laissera deviner et à peine au cours de la soirée. Un vin à laisser dormir dans une cave pour au moins une décennie.

Le Barolo Bussia Dardi Le Rose de la maison  Poderi Colla en millésime 2001 fait son entrée, classique, jeune malgré ses dix ans, les tannins un peu serrés, cerise, goûte de vanille, du cuir, un côté terreux … Une belle finale. Un vin qui va se bonifier en vieillissant.

La star de la soirée se présente, « Il Favot Langhe » d’Aldo Conterno en millésime 2006, une DOC Langhe. Dès l’entrée en bouche la puissance des tannins surprend, mais vite  il s’adoucit, montre de la finesse en milieu de bouche. Sa finale est toute en longueur et subtilité. Des arômes de réglisse, une touche de goudron, légère,  qui fait un contrepoint aux fruits noirs, un peu de bois, mais intégré, une belle acidité. Un équilibre étonnant entre puissance et délicatesse. Il fait honneur à la brillante réputation d’Aldo Conterno. Un vin superbe.

Le cinquième vin ramène un peu de lustre à Pio Cesare, dont le Barbaresco a été solidement écorché par les convives en début de soirée.
Son Barolo 2001 est correct, bien même, avec du bois, mais intégré; des tannins fondus, des arômes assez classiques de prunes, de fruits noirs et de réglisse et légèrement terreux, dans le style espagnol… Pas un «hit» mais apprécié.

Certains parmi nous revisitent le Barbaresco de Cesare en vain.

Puisque Conrad et Olivier sont particulièrement versés dans l’art d’accorder vins et mets, je les laisse commenter les qualités gastronomiques des vins sur ma page Facebook.

La liste des vins en ordre de préférence:.

1) Il Favot Langhe, Poderi Aldo Conterno 2006;

2) Barolo Bussia Dardi Le Rose, Poderi Colla, 2001
3) Barbaresco des Produttori del Barbaresco, 2006
4) Barolo, Pio Cesare, 2001
5) Barolo, Prunotto, 2007
et
6) Barbaresco, Pio Cesare, 2006 (rejeté)

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