samedi 12 novembre 2011

Une aventure en rouge avec le Club "2 Gars des Filles"


Le groupe est sage ce soir, contrairement à ses habitudes. Trois des membres réguliers sont absents. Deux sont coincés dans l’Himalaya en attente d’un avion qui osera braver le mauvais temps. Une autre visite l’Australie. Deux invités ce soir, deux hommes, ce qui change temporairement la nature du groupe puisque hommes et femmes sont presque à parité.

La dégustation de ce soir est un peu spéciale, puisque nous alignons 11 bouteilles de diverses origines en vue d’ouvrir les horizons des convives, de présenter des vins qui n’ont pas souvent l’occasion d’être dégustés parce qu’ils proviennent de cépages ou de régions moins connus, ou encore de régions davantage fréquentées pour leurs blancs. C’est une aventure, mais aussi un bazar…

Trois séries se succèdent. Les vins sont dégustés à l’anonyme et identifiés après chaque série.

La première vague comporte un Poulsard du Jura 2009, celui de la famille Rollet; une Mondeuse de Savoie 2008, la Sauvage du couple Quenard. Le Gamay de Bouze 2010, un des cépages oubliés ramenés par Henri Marionet de la Loire. Le Il Frappato 2008 de Melle Occhipinti de Sicile clôt cette série

Le Poulsard ne passe pas la rampe. Il dérange, il déroute. C’est le premier vin  et souvent la bouteille qui ouvre la soirée passe à la moulinette.  La Mondeuse est fort appréciée malgré le poivre blanc un peu envahissant de son nez. Le vin est jugé droit, simple et agréable. Le Gamay de Bouze, un Gamay à haute intensité, est controversé. Certains adorent, surtout les amateurs de Beaujolais, d’autres détestent. Le « Il Frappato », un cépage originaire de Sicile, impressionne par sa complexité aromatique, une bouche dense, riche, dotée d‘une belle longueur. Au final, ce sont ses grandes qualités gastronomiques qui séduiront tout le monde.

La deuxième vague propose un Cabernet Franc de la Loire, un Chinon, le Château Lagrille 2005, qui fait bonne figure sans plus. Il est bon pourtant, mais un peu tannique et haut en alcool (14.5%) pour un vin de cette appellation. Puis le Malbec 2006 de la maison argentine Catena, retient un peu plus l’attention malgré la présence perceptible des sulfites au nez. Ils s’estomperont après quelques minutes.
Enfin Le Côte du Roussillon 2008, les « Quilles Libres », fait de Grenache, de Syrah et de Carignan, tient bien la route. Cette série, plus conventionnelle que la précédente, soulève moins les passions et anime moins les discussions.

La troisième vague est relevée. On ouvre avec la cuvée classique 2006 du Domaine Tempier, un des beaux vins de l’appellation Bandol en Provence, fait avec du Mourvèdre, du Grenache, du Cinsault et une touche de Carignan. C’est suivi du Carménère 2008 de la maison chilienne Lapostole, du Château Lamartine, cuvée expression 2005, un Malbec du Cahors. Enfin, fermant la marche  la cuvée Prestige du Château Montus 2001, un Madiran du Sud-Ouest de la France comme le Cahors, fait essentiellement de Tannat.

Le Tempier est beau, classique, moins en puissance que d’autres vins de cette appellation privilégiant la finesse et la subtilité. Le Carménère est dense, charnu, aux fruits plutôt noirs un peu « compotés », tannique, pas très complexe, mais plaisant et surtout beaucoup trop jeune. Le Cahors est superbe, intense, fruits noirs un peu acidulés, des tannins présents, mais au grain fin, une bouche droite, pleine avec une finale qui dure et s’éteint lentement et en harmonie. Bel équilibre. Il est bien jeune et se bonifiera au cours des prochains dix ans. C’est la première bouteille que j’ouvre de ce lot. J’en suis ravi.

La fin est glorieuse, car le Château Montus est vraiment à la hauteur de sa belle réputation. Plus prêt à boire que son voisin le Cahors, ses tannins sont plus fondus, l’acidité est belle et des arômes de fruits perdurent. Un bois bien intégré ajoute à la complexité aromatique ou perce des arômes tertiaires de torréfaction. La finale n’en finit plus de ne plus finir. Je ne suis pas un fan du Tannat mais ce vin je l’adore.

Disons en terminant que le Cahors, le Madiran, le Tempier, le Malbec argentin se sont révélés les plus gastronomiques, avec le Frappato qui fut le plus versatile.

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