mercredi 29 mai 2013

LA MER EST GÉNÉREUSE ENVERS LA SICILE, LA VIGNE AUSSI.


Première partie : la MER

On mange bien en Sicile et c’est la mer qui garnit le mieux les assiettes des siciliens le midi, le repas principal des habitants de l’île; calmars grillés, poissons divers, crevettes, moules, pétoncles, oursins… On trouve bien du veau ici et là, entre autres les Involtini, roulade de veau avec fromage et prosciutto à l'intérieur, que les  siciliens déclarent originaires de leur île; du bœuf, un peu de porc et du poulet, mais l’odeur prenante de l’ail nous rappelle toujours que la mer règne sur la cuisine sicilienne.

Syracusa, Sciacca, Agrigento, Palermo, Marsala, Trapani, Catania, Messina , toutes les villes importantes de la Sicile donnent sur la mer. Faut voir les  proprios de « pescheria » se lancer à l’assaut des bateaux de pêcheurs à leur retour au port, convoitant les meilleurs produits; les poissons et fruits de mer les plus intéressants pour les habitués de leur échoppe. Et le thon, du thon rouge partout, sous toutes  ses formes, que les établissements apprêtent de mille manières, une espèce menacée mais pas en Sicile, apparemment du moins.

Les plats de pâte classiques,  primi piatti à la carbonara, matriciana, marinara, et frutti di mare, et toutes les recettes régionales typiquement siciliennes se trouvent sur les menus des restos et trattorias. On dit d'ailleurs que les cannelloni sont siciliens. La plupart des « ristorante » sont aussi « pizzeria », les deux bien visibles sur l’enseigne de l’établissement. Les pizzas sont légères, garnies de manière simples, très souvent aux fruits de mer, toujours succulentes. Il en va de même des risottos. Je ne veux pas passer sous silence, les fameuses boulettes de riz farcies de viandes et frites dans l'huile que l'on trouve partout; "fast food" local.

Plein de légumes et de fruits, toujours frais. Des tomates en quantité, toutes sortes de tomates, certaines que nous n’avions jamais vues. Il est difficile de faire quelques pas dans les villes et villages de Sicile sans être envoutés par les arômes extraordinaires qui s’échappent des étals de fruits et légumes. Lors de notre passage les « fragola », les fraises, rondes, rouges, juteuses, sucrées, répandaient partout leur parfum caractéristique. À Marsala, on a dégusté  la « fragola di bosco », la fraise des bois, avec un verre de Marsala Virgene Riserva. Inoubliable.

Il y a un Panificio (boulangerie) à chaque coin de rue, dans chaque village. Le pain est délicieux, meilleur que ce que j’ai gouté ailleurs en Italie, très varié. Mon préféré : la mini baguette agrémentée de graines de sésame. Un délice.

Si la mer règne sur l’assiette c’est la brebis qui fournit les meilleurs fromages de l’ile, les fameux Pecorino, aux poivres, aux herbes, aux piments, fumés  ou nature; fromages de bergers plus que de fabrique ou d’usine. Les mozarella frais, à partir de lait de vaches ordinaires, les zébus (buffala) étant plutôt rares. L’onctueux et riche « butarra », toujours frais, fait de « latte e crema », un plaisir exquis pour la bouche, un défi de taille pour le foie. Contrairement à nous qui les servons avant le dessert ou en lieu et place du dessert, c’est  en antipasti que l’on retrouve les fromages, accompagnés de chorizo, de prosciutto et autres charcuteries, avec un filet d’huile et du pain. Pas mauvais avec un blanc frais, un rouge léger de l’ile ou un doux muscat d’Alexandrie de l’ile de Pantalleria. Enfin, le ricotta, qui chez-nous ne goûte rien, mais vraiment rien, là-bas c'est un  délice, un plaisir pour le nez et le palais.

C’est une cuisine méditerranéenne, métissée, où l’on retrouve les influences des divers envahisseurs qui ont marqué la vie de la Sicile et des siciliens. À Marsala par exemple, un des plats qui caractérisent la cuisine de la ville c’est le couscous de poisons et/ou de fruits de mer… Carthage, Tunis, la Tunisie sont de l’autre côté de la mer, à moins de 20 minutes en avion de Marsala.

Le café? Comme dans le reste du pays : présent partout et délicieux. Les gelati, aux milles saveurs, riches et onctueuses; elles sont partout, comme le café, et formidablement bonnes. On la sert même dans une brioche, une particularité de la Sicile.

Et puis, il y a la pistache, que l'on retrouve en gelato, bien sur, mais aussi dans les plats mijotés, avec de la viande grillées, dans les sauces, inclue aux salades, sur les pizzas les salades... Elle est partout, comme les amandes.

Les cannoli, quoi les cannoli, cette crêpe ferme, en forme de fuseau, fourrée au fromage ricotta, vanillées et ultra sucrées, héritées des arabes et qui serait typiquement sicilienne? Possible mais tellement trop sucrée pour moi. Comme la plupart des gâteaux que l'on trouve dans les "pasticceria" d'ailleurs.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   

La vie des siciliens est ponctuée par la bouffe, le café et les gelati. À 13h00, tout s’arrête, la Sicile est à table. Et après, la Sicile fait la sieste. Elle émerge vers 16h30 pour reprendre ses activités jusqu’à 19h30, 20h00 et parfois même 21h00. On avale des cafés, en vitesse, tout au long de la journée et à 17h00 on file à la gelateria histoire de calmer son appétit et jouir de l’un des délices de l’ile. Le matin, on déjeune simplement; fruits, pain, yaourt, fromage, pain et café latte. Le soir, on mange léger mais on mange.

Ce n’est pas la bouffe qui va vous décevoir en Sicile, oh que non, et c’est beaucoup la mer que vous retrouverez dans les plats et sur les grills des siciliens.

À suivre : Deuxième partie, la VIGNE

dimanche 26 mai 2013

LA SICILE OU COMMENT Y SURVIVRE EN AUTO?



Les montréalais (et montréalaises) sont agressifs au volant, c’est connu. On ne joue pas du clignotant car si les conducteurs dans les autres voies connaissent nos intentions, ils ne nous laisseront pas passer. Si on peut couper la ligne de droite ou de gauche sans prévenir ou si, aux intersections, on peut empêcher les piétons de traverser avant nous au virage, même sur les passages piétonniers ou cloutés, on fonce. C’est la loi de la jungle…

La littérature et les témoignages sur la Sicile nous avaient prévenus. Attention : conduire en Sicile c‘est périlleux. Mais on se disait (je me disais) qu’un montréalais peut certainement s’en tirer n’importe où avec notre entrainement au combat automobile, aux luttes camions/autos/piétons/ vélos. « Mye, mye », comme dirait le notaire Potiron, nous ne sommes vraiment pas au même niveau.

Parlons des routes. Il y a des autoroutes, le seul endroit où un automobiliste peut se sentir en sécurité (ou presque), si on n’essaie pas de rouler à la même vitesse que les siciliens qui, parfois, lorsqu’ils nous passent en trombe nous donnent l’impression d’être immobiles, même  si on roule à 110 km/h. Puis les routes dites nationales, les SS, les Super Strada. Super étroites, super escarpées, super mal entretenues, super dangereuses oui. Tout le monde roule en fou sans trop regarder ce qui vient derrière ou arrive devant.

La règle : ON N’ATTEND PAS, C’EST TU CLAIR! Les courbes, les montées, les passages à niveau, les intersections… Pas de problème, on dépasse. Il y a déjà une voiture devant nous, une qui vient en sens inverse et une autre qui la dépasse. Pfff! Pas de problème on fonce, on dépasse aussi. Quatre voitures de front sur une route qui en accommode à peine deux. Que les autres se tassent. Mais tout le monde pense pareil, tout le monde joue à « chicken », tout le monde est en formule un ou en rallye, tout le monde veut gagner et surtout, personne ne veut reculer, personne ne veut perdre. Heureusement, personne ne veut mourir, si bien qu’au dernier moment on trouve une façon que tout le monde passe, et ça tient à chaque fois du miracle.

Ensuite il y a les SP, les Strada Provinciale, qui englobent toutes routes qui ne sont pas SS, sur lesquelles roulent des véhicules avec roues…
Ça va donc de la petite route de campagne au chemin de pénétration en passant pas la piste qui mène… qui mène… Qui mène en haut on ne sait où ni pourquoi. C'est drôlement montagneux la Sicile, et les routes doivent grimper et redescendre quantité de collines, de sommets imprenables, accrochées aux flancs ou en suspension sur la falaise. En d'autres mots, c'est pas reposant les routes de Sicile.

Sur ces SP, on doit souvent faire des contorsions inouïes pour croiser un autre véhicule, surtout un autocar ou un camion de fret. On se dit, nos amis les siciliens, ils vont ralentir, ils vont faire preuve d’une prudence minimum, démontrer un sens des responsabilités, une conscience des autres. MAIS NON! ON N’ATTEND PAS! C’EST TU CLAIR. Sauve qui peut que je dis à ma blonde qui est aussi terrorisée que moi. Je veux bien dit-elle mais où?
Alors, on fait comme les siciliens et tous les autres touristes avant nous, on s’adapte. On essaie de prendre le rythme. On augmente son niveau de risque au centuple, on vit au bord de l’abime, parfois littéralement. On fonce, on se ferme les yeux, on tremble de peur, mais ON ATTEND PLUS C’EST TU CLAIR.

Attendez, ce n’est pas fini. Vous n’avez rien vu ni rien entendu, car il y a les rues, les rues des villes, et, parmi toutes, celles de Palermo où il n’y a qu’un seul mot d’ordre : VAINCRE OU MOURIR.

Conduire à Palermo c’est lutter; lutter pour passer le premier; lutter pour se faufiler entre l’étal du fruitier ambulant et le camion de livraison; lutter pour éviter la mobylette qui passe sur un feu rouge et la moto qui arrive en ses inverse dans notre travée; lutter pour gagner la course au feu rouge et empêcher les autres (les ennemis) de réussir; lutter pour chasser ces emmerdeurs de piétons hors de la rue et du trottoir si possible; lutter pour faire un virage en U au milieu d’une rue à quatre voies ; lutter pour gagner, triompher, éliminer les concurrents et être le chauffeur le plus audacieux, le plus accompli de Palermo. Oui, mais les Stop? Un simple avis comme quoi des autos peuvent venir de côté sans crier gare et ne pas faire d’arrêt comme vous. Les feux rouges? On les brule si on peut. Et les piétons dans tout ça? Quoi les piétons, quoi les piétons, on les emmerde les piétons.

Palermo n’aime pas les trottoirs. Elle en construit peu, les fait  très étroits et ne les entretient pas. Elle accepte qu’ils soient encombrés de panneaux publicitaires, de poubelles et d’étals ambulants; encombrés d’autos, de mobylettes et de motos en stationnement; encombrés de cyclistes qui n’osent pas rouler dans la rue, on les comprend; encombrés de piétons finalement qui ont à peine la place d’y être et qui doivent régulièrement mettre le pied ou les deux dans la rue pour se frayer un chemin au péril de leur vie.

Oui mais comment traverse-t-on la rue? Aye, quoi, ça ne va pas. Traverser la rue?

Une seule recette qui a l’air de fonctionner, du moins Hélène et moi sommes revenus pour en témoigner. On  fait comme les vieilles dames et les jeunes filles avec IPod, on s’engage résolument sur les passages cloutés, au feu de circulation ou pas, les yeux droit devant, sans accorder un regard aux autos qui freinent à la mort, avec un dédain, une indifférence totale et si possible un déhanchement élégant et provoquant, pour les jeunes filles, ou une lenteur exacerbée pour les vieilles dames, histoire de montrer qui est le maitre ici, la maitresse devrais-je dire. Ça fonctionne tout le temps? Seulement et seulement si les autos, motos et autres véhicules fous, lancés à vive allure, ont le temps de freiner.

Vous pensez que j’exagère? Bien au contraire. Je m’en suis tenu aux grandes lignes sans entrer trop dans les détails, sans décrire les incidents les plus terrifiants, histoire de ne pas vous enlever le gout d’y aller, de profiter de toutes les belles choses que la Sicile peut offrir en sachant très bien que la sécurité physique sur les rues et les routes n’en fait pas partie.

vendredi 24 mai 2013

LE VIN DE MARSALA


Marsala est une ville paisible, à l’Ouest de l’île, où il y a peu de choses à signaler sinon que le centre historique est presqu’entièrement fermé à la circulation, de façon théorique  bien entendu, car les citadins le traversent avec leurs voitures, leur motos et leurs scooters comme si de rien était, sans plus d’égards envers les piétons que dans le reste de la Sicile.

C’est cool Marsala, plat aussi, ça nous repose des montées vertigineuses des villages du sud, et le bord de mer est pas mal. Il y a des salines superbes un peu au nord, à Ettore e Infersa, sur la route qui mène à Trapani. C’est une ville de province où les gens se couchent tôt. A 21h00, il n’y a plus que les touristes qui vont et viennent à la recherche d’un restaurant.

Mais Marsala, c’est aussi la ville du vin qui porte son nom, un vin qui a connu des hauts et des bas, surtout des bas au cours des dernières décennies, et qui tente désespérément de redorer son blason autrefois brillant. Ici, comme partout ailleurs en Sicile, des vignerons artisans et quelques maisons travaillent d’arrache-pieds à relever le niveau de qualité des vins. La Sicile est encore et toujours, la plus grosse région productrice de vins de l’Italie et qui dit gros volume dit souvent petits vins.

Les guides de voyage et des amis nous recommandaient fortement de passer un bout de soirée à la Sirena Ubriaca (la Sirène Ivre) l’Enoteca dont le patron est un passionné du marsala. Il connait son affaire le Bello (le surnom qu’il se donne) et il boit sec. Dès 10h00 du mat il attaque le premier d’une longue série de verres de Marsala (18% d’alcool) qui émaillent ses journées. En soirée, il est parfois chancelant et son élocution mollit d’heure en heure.

C’est un pur et dur du Marsala le Bello, il ne recommande que les petits producteurs comme son fournisseur, Buffa, qui produit de forts bons vins. Il honnit les grosses maisons comme Pellegrino, Florio, et même Marco de Bartoli, louangé à juste titre par les spécialistes de l’Italie tel Jacques Orhon. Il fut même peiné que nous visitions la Cantine Florio, la plus grande manufacture de marsala de la ville. Mais il s’y connait en vins de Marsala.


Voici ce que j’en ai retenu.
Le marsala est un vin muté ou fortifié, i.e. qu’on ajoute de l’alcool en cours de fermentation pour augmenter la puissance du vin et/ou pour conserver du sucre et ainsi créer un vin doux. Il peut être ambré, doré ou rouge selon les cépages qui en sont à l’origine ou le type de macération et d’élevage. Il y a cinq grandes familles de marsala.

- Le Fine : vieillissement d’un an, 17% d’alcool, qui se fait en sec, demi-sec  
et en doux; doré, ambré ou rouge. C’est ce vin qui sert surtout à la cuisine.
- Le Superiore : 2 ans de vieillissement, 18% d’alcool, sec, demi-sec et
  doux; doré, ambré ou rouge.
- Le Superiore Riserva : 4 ans de vieillissement minimum et 18% d’alcool,         
  sec, demi sec ou doux; doré, ambré ou rouge.
- Le Vergine : 5 ans de vieillissement minimum, 18% d’alcool minimum, qui
  se produit seulement en sec et en doré et ambré, jamais en rouge        
- Le Vergine Riserva, vieillissement minimum de 10 ans, 18% minimum 
  d’alcool, en sec, doré et ambré seulement.

Les deux Vergine sont peu fortifiés et seulement avec de l’alcool de vin ou de l’eau de vie pour atteindre le seuil de 18% d’alcool. On en trouve à 19% et à 20%.

Quatre cépages autochtones sont à l’origine des marsalas ambrés et dorés : le grillo, le catarratto, l’inzolia et le damaschino.

Quatre cépages servent à faire du rouge (rubino) : le perricone, le nerello mascalese, le calabrese et le nero d’avola.

A la Sirena Ubriaca et ailleurs j’ai pu gouter aux divers types et je dois dire que le Fine et le Superiore m’ont laissé passablement indifférent. J’ai apprécié le Superiore Riserva, demi-sec, moins de 100g de sucre par litre et le dolce à plus de 100g de sucre par litre ; des arômes de dattes et de prunes presque confites, une bouche suave et sans lourdeur, une belle longueur en finale. Mais ce sont surtout les deux Vergine qui m’ont plu, surtout le Riserva. Quel élan, quelle exubérance aromatique et gustative. De la réglisse, des fruits confits (abricots, dates et prunes), de la noix (léger oxydatif de l’élevage). Beaucoup d’équilibre, entre la puissance et l’élégance. Un vin superbe. J’ai pu rapporter deux bouteilles du producteur Buffa : un Superiore Riserva doux de 5 ans et un Vergine Riserva.

Je les partagerai avec mes deux groupes de dégustation à l’automne lorsqu’on explorera la Sicile.

En attendant, je boirai d’autres bons vins de Sicile dont je vous parle prochainement.

jeudi 23 mai 2013

LES VIEILLES PIERRES DE LA SICILE


On peut comprendre la réserve et parfois la méfiance des siciliens vis à vis l’étranger quand on sait que cette île fut convoitée par tout ce que le bassin méditerranéen et la Mésopotamie a produit d’envahisseurs et de conquérants.

Ils sont tous venus, y sont restés le plus longtemps possible et la plupart y ont laissé de vieilles pierres qui témoignent encore aujourd’hui de leurs passages. Grecs, Phéniciens, Carthaginois, Romains, Arabes, Normands, Savoyards, Espagnols… Enfin, Garibaldi, l’unificateur de l’Italie, est débarqué à Marsala dans l’Ouest de l’île en 1860 avec 1,000 chemises rouges, sous la protection de la flotte de guerre britannique, et bouté les Bourbons espagnols hors de la Sicile en moins de deux mois. Dès lors, la Sicile ne sera plus qu’italienne.

Pour les amateurs de vieilles pierres, il y a donc beaucoup à voir et à visiter.

Voici dans l’ordre de notre voyage, les sites qui nous ont le plus impressionnés ou touchés.

Le triangle Baroque
À Syracuse : Le magnifique théâtre antique, le « Teatro Greco », est le joyau du site archéologique où l’on trouve une foule d’autres vestiges intéressants. Le quartier Ortigia et sa Piazza Duomo, la plus belle place publique de Sicile, d’inspiration baroque, avec en annexe la via Minerva.
Enfin, les Catacombe di San Giovanni, 2e catacombes en importance après celles de Rome.

Notre périple nous a menés à Noto, une ville absolument superbe, une place, la Piazza Immacolata, sur une rue belle et active, la Via Nicolaci, où trône la cathédrale San Nicolo. La lumière est glorieuse en ce beau jour de printemps. Très belle journée.

Puis Ragusa, la splendide, l’inoubliable site de Ragusa Ibla, perchée sur son piton rocheux, où ça grimpe sec, une vieille cité ultra photogénique. Hélène a fait de beaux clichés de cette ville, parmi les plus beaux du voyage. La cathédrale Duomo San Giorgio, une des églises baroques les plus fantaisistes de Rosario Gagliardi, l’architecte qui, au 17e siècle,  a rénové ou construit presque toutes les églises et cathédrales baroques du Sud de la Sicile…

Agrigento et La Valle dei Templi
Le site le plus impressionnant par son ampleur, une douzaine de temples de l’époque romaine (5e avant JC) dont certains en bonnes conditions qui s’étalent sur une crête au dessus de la vallée sur 1 kilomètre. Le temple de la Concorde au centre est le mieux conservé et visible de partout, même de notre chambre d’hôtel la nuit. Phénoménal  d’en retrouver autant en un seul lieu.

Segeste
Un temple de l’époque Dorienne, entièrement préservé,  ses 12 colonnes sur les deux cotés et les 8 sur les deux faces, au sommet d’une colline, dominant la vallée dans toute sa magnificence. Très, très beau.

Palermo
Il y a beaucoup à visiter dans la plus grande ville de Sicile mais c’est surtout ce que le roi normand Ruggiero II a laissé au 11e et 12e siècle qui a retenu notre attention : le Palazzo dei Normanni et l’éblouissante Cappella Palatina avec des fresques de mosaïques d’une complexité et d’une harmonie indescriptibles, qui vaut presque à elle seule  le voyage. Une splendeur. La cathédrale par sa dimension et son élégance en impose aussi. La salle de concert du Teatro Massimo est également fort jolie et bien conservée contrairement à l’édifice et aux dépendances qui ont un  grand besoin de rénovation.

C’est pourtant à Monreale, juste derrière, en surplomb de Palermo, que l’on trouve le plus bel édifice de l’époque normande, le Duomo Santa Maria la Nuova, dont l’extérieur témoigne à la fois du génie normand et de celui des arabes dans certaines parties de la structure.
A intérieur, comme à la Capella Palatina, tout est couvert de fresque faites avec de la mosaïque, œuvres de vénitiens et de siciliens du 12e. À couper le souffle. Juste à côté, accoler au Duomo, le Cloître aux styles roman et arabo-musulman; élégant, délicat. Du grand art.

Trois villages qui méritent le détour
Erice
Joli village médiéval, juché en haut d’un immense rocher de 750 mètres de haut, directement sur la Méditerranée, un peu à l’Ouest de Trapani. Une forteresse imprenable surplombe une falaise qui tombe d’un seul coup vers la mer, des rues qui serpentent, des églises, des petites places, des  boutiques, un charme fou.

Céfalù
Plus à l’Ouest, toujours sur la côte Nord de la Sicile, une petite ville balnéaire accrochée à la montagne, aux belles plages ensoleillées, à la faune locale et touristique assez jeune et branchée. Bel endroit pour se reposer.

Sciacca
Port de pêche de la région, Sciacca est située en haut de la colline et une vaste terrasse belvédère permet de voir la mer et le port grouillant et animé. Des églises, bien entendu,mais c’est la rentrée des pêcheurs en début d’après-midi qui justifie la visite. Des dizaines et des dizaines de bateaux viennent s’arrimer aux nombreux quais du port et déchargent leurs prises immédiatement saisies et achetées par les pescherias, les poissonneries de toute la région qui s’approvisionnent toujours ici, habituellement au même bateau. C’est coloré, animé et bruyant.

Prochainement :
Les vins de Sicile
Les gens de Sicile
La gastronomie de Sicile