dimanche 27 janvier 2013

Un souper gastronomique chez Les Finauds


Un souper gastronomique chez Les Finauds

La tradition dans notre Club de dégustation veut que nous tenions deux soupers gastronomiques par année, l’un en juin l’autre autour des fêtes. Nos deux chefs, membres du Club s’occupent de planifier le repas à partir des vins que les membres proposent. Il y a une coordination détendue pour s’assurer que nous avons les vins qui vont avec les plats, et vice versa, et que nous n’avons pas de doublons ou de vins trop semblables.

Julien a mis la main à la pâte avec Simon mais un appel de la cuisine du Casino de Montréal l’a soustrait à la dernière minute de nos libations. Dommage, car s’était très réussi.

Nous avons ouvert nos papilles et notre appétit avec un Magnum de la Grande Année millésime 2004 de Bollinger, tout en finesse et en élégance.

Une crème de légumes racines nous attendait à table, vite avalée car l’heure avançait un peu, Gilles s’étant un peu fourvoyé dans son itinéraire qui l’amenait de son terroir d’Oka à Terrebonne.

Puis, la Cuvée Émile 2005 de l’alsacien Trimbach accompagnait avec bonheur un  « Gros Wonton de crevettes dans un bouillon « Phô » vietnamien. Un bar rayé sauvage suivait, laqué d’une sauce miso à l’érable, accompagné d’une purée de haricots blancs fumée au bacon. Le Meusault 1er cru Genevrières 2007 du Domaine Latour-Giraud lui faisait honneur.

On ouvre les rouges. Un Bandol, la Cuvée classique du Domaine Tempier en millésime 2007 fait surtout de Mourvèdre et servi en magnum nous tiendra compagnie pour les deux plats qui suivent.

La « lasagnette » à l’effiloché de veau braisé (avec légumes, ail et thym), dotée d’une sauce préparée à partir d’une réduction du bouillon de cuisson, servi avec des bolets et un pesto de persil, fut mise en valeur par le Bandol mais aussi par le Condado de Haza, la cuvée Reserva Selecion 2000, vinifié entièrement avec du Tempranillo  par Alejandro Fernandez en Ribera del Duero espagnole.

Le carré de porc rôti servi rosé, aromatisé de moutarde au miel, d’une sauce BBQ et de thym, agrémenté d’un gratin dauphinois et de légumes d’hiver, le tout honoré par le Bandol du Domaine Tempier mais aussi par un Douro portugais, la Reserva Especial de la Quinta Casa Ferreirinha en millésime 2001. Celui-ci, vinifié principalement avec du Touriga nacional s’entendait mieux avec le plat que le Bandol pourtant délicieux avec la lasagnette au veau qui précédait et le gratin dauphinois de ce service.

Pas de fromage. Ouf! Un  Sauternes en 1er Cru Classé, le Château Rayne-Vigneau en millésime 2005 faisait office de dessert.

Le tout s’est terminé assez tard. GRACIAS A LA VIDA!

dimanche 20 janvier 2013

Les vins rouges du PORTUGAL



Le Portugal

Qui dit Portugal dit tout de suite Porto, ce vin fortifié qui fait la fierté de ce petit pays de la péninsule Ibérique. Mais ses ressources vinicoles vont bien au delà de cette appellation car on y trouve 30 DOC (Denominacào de Origem) réparties dans 12 régions dont les plus importantes sont le Duriense, l’Alentejano et le Beiras en rouge; le Vinho Verde y Minho en blanc.

Outre celle de Porto il y a trois grandes appellations qui font la réputation des vins secs et tranquilles du Portugal : Douro, Dào et Alentejo.
Il y a aussi celle de Madère dont le vin est particulier et connu. Un  vin fortifié avec de l’alcool mais chauffé à 50 C durant au moins 3 mois et élevé longtemps par la suite.

Les cépages
Ici, comme dans plusieurs pays dits secondaires de la planète vinicole, ce sont les cépages nationaux, autochtones qui dominent la production de vins, en rouge comme en blanc. Il y en a plus 300, presque autant que la France. Les principaux :

En rouge : Alfrocheiro, Alicante-Bouschet, Aragonez o Tinta Roriz (Tempranillo espagnol), Tinta Franca, Tinta Negra (Madère),Touriga Franca, Touriga Nacional, Trincadeira….

En blanc : Alvarihno, Antào Vaz, Arinto, Loureiro, Malvasia, Moscatel, Rupeiro,Verdelho…

Ce soir, nous dégustons des vins du Douro, du DÀO et de l’Alentejo.


Nous ouvrons avec un blanc, histoire de se faire un peu la bouche, « L’Esperao Reserva 2011 » est de l’Alentejo, région plutôt reconnue pour ses rouges. Il est fait principalement de Roupeiro, Arionto et Antao Vaz. On sent le soleil dans ce vin, aux fruits blanc très mûrs, frais malgré une acidité presque absente. Il fait penser aux chasselas de la Suisse mais avec plus de complexité.

On attaque ensuite les 8 vins rouges en deux séries de quatre dont vous trouverez la liste à la suite de ce texte.

Voici les vins qui se sont démarqués.

-       Le Qiuinta dos Carvalhais Unico un DÀO 2005 qui est le meilleur vin de la soirée avec des arômes de fruits noirs, riches et capiteux, une structure tannique solide mais au grain fin, élevé en alcool à 15% mais cela ne se sent aucunement. Concentré en bouche, de la matière mais modérément et une belle finale longue et étoffée. Le prix est exorbitant malgré sa qualité.

-       Le Quinta do Noval, un Douro 2007, maison réputée pour ses portos mais aussi pour ses vins rouges en sec, riches, concentrés, avec un potentiel de garde intéressant et une belle flexibilité gastronomique. Il est fait avec le fameux Touriga Nacional, le raisin qui entre principalement dans la fabrication du Porto, du Tinto Cao et du Tinto Franca.

-       Le Quinta do Castro Reserva, Douro 2009, très classique, moins dense que les autres Douro de la dégustation, aux fruits moins cuits, doté d’une belle acidité, d’un bel équilibre. Mon vin préféré et le meilleur rapport qualité/prix de la soirée.

-       Enfin, les deux vins en mono cépage de la Maison Cortes de Cima en l’Alentejano, l’Aragonez (fait avec du Tempranillo ou Tinto Roriz) et l’Incognito, 100% Syrah, sont fort appréciés des dégustateurs… Ils illustrent bien la qualité du travail de ce domaine dont on trouve toute la gamme (ou presque) à la SAQ.

LISTE DES VINS DU EN DÉGUSTATION
Le mercredi 16 janvier 2013

VIN BLANC
Esperao Reserva 2011 Aentejo            14.5%                                  26.50$
     (Roupeiro, Arinto, Antao Vaz…)

Vins du DAO
Quinta da Ponte Pedrinha 2005   15%                                              28.30 (Touriga Nacional)
Quinta dos Carvalhais Unico 2005        15%                                     99.50$
    (Touriga Nacional e Tinto Roriz

Vins du DOURO
Quinta do Vallado 2009                         14.5%                                  39.50$
     (Touriga Nacional)

Quinta do Castro Reserva 2009          14.5%                                  48.00$
   (Touriga Nacional, Tinto Roriz + 20)

Quinta do Noval 2007                            14.5%                                 59.75$
     (Tour. Nac. 70%, Tinrto Cao 20%, Tinto Franca 10%)

Vins de l’ALENTEJO
AIR, Antonio Lopez Ribeiro, 2006         13.5%                                  21.00$
    (Trincadera, Aragonèz, Alicante-Bouschet et Touriga Nacional)

Aragonèz, Cortes de Cima 2008  14%                                              32.50$

Incognito, Cortes de Cima 2009   14%                                              52,75$
    (Syrah)














vendredi 18 janvier 2013

Bordeaux débarque chez les Rupins


UNE DÉGUSTATION GLORIEUSE
Saint-Émilion et Pomerol

Nous sommes douze autour de la table et disposés à attaquer une dégustation longtemps désirée. La première série de Bordeaux du Libournais nous attend. Un Pessac-Léognan en blanc, le Château Brown 2008, nous a « préparé la bouche » comme on dit et l’impatience se fait sentir.

Première série
Le Château de Fonbel 2007, un Grand cru de Saint-Émilion, ouvre la dégustation, la première marche de la montée vers des vins de plus grande qualité. Pas ou peu de commentaires positifs, un vin sans histoire comme il y en trop parmi  les 64 Grands crus de cette région. Il est pas trop cher, alors on l’épargne un tantinet.

La Fleur de Bouard 2008, un Lalande de Pomerol, produit par l’équipe du célèbre Château Angélus, fait sensation. Un beau nez, une bouche charnue une finale respectable et pas plus cher que le précédent. Il sera d’ailleurs consacré le « meilleur rapport qualité/prix » de la dégustation

Avec le Château Chauvin 2002, on saute quelques marches. Un vin à maturité, au nez complexe et intense, un  petit côté rustique qui ajoute à sa personnalité. Un  vin qu’on remarque et qui ne reçoit que des éloges.

Le Providence, un Pomerol 2006 qui nous amène au premier palier, nous complique la vie un peu. Son nez est fermé, très fermé ce qui décontenance les dégustateurs. La bouche nous livre davantage. Une solide structure tannique, un peu ferme, une acidité présente, insistante même, de la matière, une belle finale. Un vin promis à un bel avenir mais qu’il faut attendre. Il se révèlera d’une belle flexibilité gastronomique. Quand même un peu cher.

Deuxième série
Avec les trois vins qui sont devant nous, on enjambe les marches à grands pas. On entre dans le monde des magiciens du Merlot, là où on trouve les plus prestigieux représentants de ce cépage qui peut donner le pire (certains merlots  de Californie) comme le meilleur, selon que l’on connait ses secrets, qu’on le respecte ainsi que ses terroirs de prédilection.

Le  Château Beauregard 2005, un Pomerol nous enthousiasme. Il est dense, charnu, aux fruits noirs bien mûrs, un vin joufflu qui entre en bouche sans se faire prier et occupe toute la place. Il est issu d’un grand terroir, d’une belle maison et d’un fort beau millésime. Sensuel, il donne du plaisir, de la joie et sa finale est d’une longueur exceptionnelle.

Le Château Figeac 2006, un 1er Grand cru classé, qu’on croyait appelé  à accompagner le château Angélus dans la catégorie supérieure des 1er Grands crus classés A, est glorieux, altier, fier, racé, un très grand vin. L’émotion qu’il procure est grande, intense, même s’il est encore d’une grande jeunesse. Il domine nettement cette série qui n’est pourtant pas piquée des vers.

Le Troplong Mondot 2009, qui vient d’accéder au statut de 1er Grand cru de Saint-Émilion, a un « tough act to follow » et, malgré ses nombreuses qualités,  peine à recevoir l’attention et le respect qu’il mérite. Les dégustateurs sont sous le charme et l’emprise du Figeac. Erreur d’ordonnancement  monsieur l’animateur de la dégustation. Il aurait du ouvrir cette série et non pas la terminer. Il sera heureusement revisité par plusieurs convives en fin de dégustation et il se gagnera quelques admirateurs.

Attention, ce n’est pas terminé. Encore deux vins qui par leur élégance et leur finesse vont nous amener ailleurs, dans un monde plus délicat, plus retenu.

Dernière série
D’abord le Château Belair 2003, 1er Grand cru lui aussi, et depuis longtemps, un vin qui n’a jamais pris la vedette, qui se situe dans le milieu de son groupe,  que l’on aime, que l’on respecte. Il est plus discret que ses semblables qui sont souvent plus intenses, plus exubérants. Quelle beauté tranquille,  toute en nuance, ondulant en bouche, avec une persistance aromatique et une finale qui dure et qui dure, mais en légèreté si on le compare à des forces de la nature comme Angélus ou Figeac. Il sera le vin préféré de plusieurs.

Enfin, ENFIN devrais-je dire,  voilà le Château Lafleur-Petrus 2005 qui se présente dans toute sa splendeur. Voisin du Grand PETRUS comme les autres seigneurs de Pomerol tels le Vieux Château Certan, Hosanna, l’Évangile, Gazin et la Conseillante, le Lafleur est un vin superbe, noble et généreux. Quelle émotion; subtile, profonde, durable. Un vin inoubliable qui vient couronner une des belles dégustations que notre Club a connues au cours de ses trois années d’existence. On se quitte, repus et contents, avec le sentiment d’avoir vécu un moment exceptionnel.