samedi 24 mars 2012

LA DÉGUSTATION DE LA DERNIÈRE CHANCE


Il arrive parfois qu’un groupe de dégustation arrive au bout de sa route. J’avais la conviction que c’était le cas des Rupins après une deuxième dégustation en trois mois qui foirait, faute du nombre requis de participants.

Ce sont des gens occupés les Rupins. Avocats, juges, architectes, producteurs de télé, chercheurs de tête, et leurs horaires sont parfois compliqués à gérer. Je comprenais la situation mais me retrouvais avec des inventaires de vin lourds à porter financièrement et un travail de recherche et de préparation qui prenait le bord de la poubelle. Je ne fais pas de sous avec les dégustations. Amateur intense (retraité), formé par l’ITHQ en formation continue, j’adore faire cela puisque cela me permet de boire des vins que je ne goûterais sans doute pas autrement, en très bonne compagnie. Ajoutons aussi qu’on s’amuse bien tout en progressant dans la connaissance des vins et le plaisir qu’ils nous procurent. Mais je ne veux pas perdre d’argent non plus et la troisième année s’annonçait fort déficitaire.

La levée de bouclier qui a suivi l’annonce de mon intention de mettre un terme aux activités du groupe pour éviter que je m’enfonce d’avantage m’a secoué. C’est non sans mal que je m’étais résigné à prendre cette décision car j’aime bien les Rupins. Ce pourquoi je me suis rallié à l’idée d’une dernière dégustation qui nous permettrait de voir si le Club avait encore de l’avenir.

Elle a eu lieu et nous avons trouvé un chemin qui semble résoudre les principales difficultés que nous rencontrions tout en laissant une grande flexibilité quand aux nombres de participants nécessaires à la tenue de chaque dégustation et à l‘écoulement des vins achetés pour planifier et organiser le programme de l’année qui est approuvé au préalable.

Ceci est le compte-rendu de la dégustation un peu bricolée que j’ai concoctée avec les meilleurs vins des deux dégustations ratées.

L’heure est grave et un peu solennelle. Nous sommes 12 à table. Tout le monde y est sauf un dégustateur retenu à Québec.

La première série regroupe deux Valpolicella superiore du Veneto italien et deux Amarone de belle qualité. Tous des vins produits avec les 4 cépages autochtones de la région : la Corvina,  la Rondinella, le Molinara et le Teroldego.
Les Amarone sont un peu plus lourds, capiteux et concentrés que les Valpolicella car les raisins une fois vendangés sont vieillis (séchés) avant d’être fermentés et vinifiés. Il y a une plus grande concentration de sucre et ce faisant le niveau d’alcool est souvent élevé.

J’ai ajouté un intrus, un Rasteau de la Côte du Rhône, celui de la maison Gourt de Mautens 2006, dense, luxuriant, d’un concentré important même pour un Rasteau, une commune qui ne produit pas de vins légers. La liste des vins est accessible mais la dégustation se fait tout de même à l’aveugle histoire de jouer à départager et identifier les vins.

Le Rasteau est trouvé mais le Valpolicella de Quintarelli Giuseppe 2002 est tellement bon et étoffé qu’il sème la confusion. On le prend pour l’Amarone Mazzamo 2004 de Masi ou encore le  Vaio Amaron 2003 de Sergio Alighieri.
Quand au Valpolicella superiore de la maison Marion, introduit comme figurant dans cette scène il reçoit une solide rebuffade, presque unanime, pour le caractère outrageusement boisé de ses arômes et de son goût; une vraie « tisane de bois ». Les Amarone sont  fort appréciés, celui de Masi un peu plus que le Vaio d’Alighieri.

La deuxième série est une comparative de Châteauneuf du Pape.
Il y a là le Château de Beaucastel 2001, le « La Crau » du Vieux Télégraphe 2008 et le C9dP produit en négociant par Guigal en 2004. Ces vins étaient déjà prévus pour la dégustation de la Rhône méridionale qui n’a pas eu lieu.
J‘ai ajouté deux autres Châteauneuf du Pape, ceux du Domaine Pégaud et du Domaine de la Vieille Julienne, les deux de 2008.

Le jeu? Trouvé le Beaucastel et le Guigal (négociant) et ensuite identifier les autres si possible. La discussion est intéressante et relevée car plusieurs dégustateurs fréquentent les C9dP sur une base régulière.

Une majorité repère le Beaucastel mais quelques uns le méprennent avec le vin du Domaine Pégaud, les deux vins étant jugés supérieurs au trois autres.
Ceux qui ont  bien identifié le Beaucastel méprennent  le Domaine Pégaud pour le Vieux Télégraphe, un domaine qui jouit d’une grande réputation.
Personne n’identifie le Guigal, un vin de négoce, la moitié des dégustateurs le confondant avec le Vieux Télégraphe, l’autre avec le Domaine de la Vieille Julienne. Ce dernier est nettement à part avec des arômes d’agrumes au premier nez, ce qui surprend un  peu pour un vin rouge aussi corsé.
Rappelons cependant que 4 cépages blancs peuvent entrer dans l’assemblage des Châteauneuf du Pape, en plus des 9 rouges : le Grenache blanc, la Clairette, le Bourboulenc et la Roussanne. Ceci peut expliquer cela.

Quels sont les rouges que l’on peut retrouver dans l’assemblage? Dans l’ordre : le Grenache noir, la Syrah et le Mourvèdres; le Cinsault, la Counoise et le Terret; le Muscadin, le Vacarese et le Picpoul.

Tout est bien qui finit bien. On s’est bien amusé et le Club semble retrouver une vitalité qu’il avait un peu perdue au cours des derniers mois.

LA LISTE DES VINS;

De Francis Boulard, le Grand cru Mailly-Champagne              65.00$

1) Valpolicella Superiore de Marions 2005                              47.00$
2) Valpolicella Superiore de Quintarelli Giuseppe 2002           83.00$
3) Amarone Classico, Vaio Amaron, Sergio Alighieri 2003     88.00$
4 Amarone delle Valpolicella, Mazzamo, Masi 2004                99.00$
5) Rasteau, Gourt de Mautens, Rhône 2006                             72.55$

6) Châteauneuf du Pape Guigal 2004                                       63.00$
7) C9dPape du Domaine Pégaud 2008                                     70.50$
8) C9dPape Domaine de la Vieille Julienne 2008                      70.75$
9) C9dPape, ""La Crau" du Domaine Vieux Télégraphe 2008    75.00$
10) Château de Beaucastel 2001                                              110.00$

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