mardi 20 décembre 2011

Une soirée de dégustation passionnante, avec des jeunes...

Les 4 danseuses sont là, jolies, élégantes et si jeunes; Randy, Audrey, Julie et Alexia. Elles ont acheté la dégustation mise à l’encan de la Fondation pour la relève en danse, avec François, danseur à ses heures et l’ami de cœur de Julie. Il y a aussi William, musicien et « tchum »  d’Alexia et Kaleigh qui accompagne Audrey. Ils ont moins de 25 ans et écoutent avec sérieux les recommandations et explications d’usage tout en dégustant le champagne rosé première cuvée de Bruno Paillard.

Ils sont un peu impressionnés par la cinquantaine de verres, les crachoirs en "stainless" et les piles de serviettes de papier qui occupent toute la place sur la longue table. Cela ne durera pas, car dès que les bouteilles de blancs commencent à circuler, que le vin tombe dans les verres, les questions fusent.

Ils ont pris le temps de lire attentivement la documentation que j’ai déposée devant chaque place. Ils veulent comprendre mes choix, tout savoir sur les vins avant même d’y avoir gouté. Je tempère leur enthousiasme en leur recommandant de procéder d’une manière un peu ordonnée, ce qu’ils acceptent de bonnes grâces,

On ouvre avec les blancs.

Le Sauvignon « Blanc » (prononcé Blanck ) 2010 de la maison sud-africaine Klein Constantia ouvre la marche; suivi du Pouilly Fuisse 2008 de Marnay Sorelles , du Mâcon en Bourgogne; le Vouvray « Le Mont 2009 » du Domaine Huet en Loire; et, finalement, la Cuvée Nicolas, le Riesling grand cru Kafferkopf 2009 de l’alsacien Martin Schaetzel. Sauvignon, chardonnay, chenin et riesling, quatre des principaux cépages en blanc.

Le sauvignon provoque des réactions mitigées. Il est trop acide, trop vert, trop agressif, trop aromatique… Trop quoi… Le chardonnay est plus convenu, classique et rond, une certaine droiture. Il est mieux accepté, mais ne laissera pas une trace indélébile dans leur mémoire. Le chenin plait énormément, mais c’est le riesling qui remporte la faveur de tous.
Arômes de fruits blancs avec une touche de litchi et d’ananas, une fragrance pétrolée très subtile en finale, une « sucrosité » un peu trop présente à mon goût, mais qui séduit la jeune tablée.

Ils sont appelés à retenir deux vins après les avoir associés à un Brillat-Savarin triple crème de Bourgogne et le Petit Basque, un fromage de brebis des Pyrénées. Le sauvignon ne rejoint personne même s’il se comporte très bien avec le fromage basque. Le chardonnay est gardé par deux dégustatrices, sans doute à cause du bel accord avec le Brillat-Savarin. Les autres conservent le chenin et le riesling qui fait l'unanimité une fois de plus.

Arrivent les rouges.

Un  Pinot noir 2009 de la Vosne Romanée, Domaine Confuron-Cotetidot, choisi pour illustrer un vin trop jeune qu’i faut laisser vieillir; puis un Sangiovese, Chianti Classico 2006 de la maison Querciabella; la Syrah « The Stork » 2005 du vignoble Hartenberg à Stellenbosch, Afrique du Sud; le Cabernet Sauvignon, cuvée Oakville, vallée de Nappa 2002 de Robert Mondavi; et enfin un 1er cru de Vosne Romanée, « Les rouges du dessus », 2004 d’Alain Burguet  pour illustrer le murissement d’un beau pinot noir de la même commune que le premier.

La comparaison des deux pinots est concluante. Le vin de Burguet est fort bien accueilli et le premier pinot prend du galon au fur et à mesure que la dégustation avance et qu’il s’aère dans le verre. Le sangiovese est un peu austère et la perception de sècheresse en finale déplait. La Syrah gagne le cœur de tous par son ampleur, ses arômes concentrés de fruits noirs, son boisé vanillé aux arômes de café et de chocolat noir qui est bien intégré et la légère touche de  pain grillé, presque brûlé qui lui confère un petit côté sauvage pas déplaisant du tout. Le poivre blanc en finale surprend et étonne. Le Robert Mondavi est immense, prêt à boire même si encore jeune, des tannins présents, mais fondus, un boisé bien perceptible, mais intégré. Un vin  puissant et harmonieux à la hauteur des beaux "cabs" de la Californie quand ils échappent à la tendance « jus de planche » trop répandue dans le Nouveau Monde. Enfin, le bourgogne de Burguet séduit par sa finesse, sa profondeur et sa complexité.

Confrontés aux Terrines de Wapiti à la gelée de mûres, de lapin à la gelée de framboise, au pâté de faisan et morilles, aux saucissons de Gênes et celui à l’ail tranchés mince et épais pour saisir l’importance des textures dans les jeux d’accord mets/vins; aux fromages de Brebis Zachary Cloutier, au Louis d’Or, une pâte ferme, tous deux de Wawick au Québec et un L’étivaz de Suisse, ils se comporteront assez bien le chianti mis à part.

Tous reconnaissent que les deux blancs conservés pour la comparaison rouge/blanc avec les fromages donnent de meilleurs accords et que la complémentarité des rouges avec les fromages est plus que discutable. Ultimement, c’est la Syrah qui est le vin rouge de la soirée, suivie de près par le bourgogne de Burguet et le cabernet/sauvignon de Mondavi.

Le chien Boghey, le Rottweiler, charmeur et séducteur, a passé une soirée somptueuse, cajolé par les filles et caressé par les gars. Baïla, la bergère allemande, moins spontanée et plus en retrait, a pu compter sur les gars et la belle Hélène pour sa dose d’affection,

La soirée se termine cinq heures plus tard. Tous ont l’air ravi de l’expérience, moi le premier.


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