dimanche 4 septembre 2011

Au Vignoble du Marathonien on ne produit pas que des vins doux


Jean Joly a couru dix marathons au cours de sa vie. Pas étonnant qu’il nomme son installation vinicole le « Vignoble du Marathonien » lorsqu’il plante ses premières vignes au tout début des années quatre-vingt-dix.

C’est à Havelock, petit village près de Hemmingford, à quelques kilomètres de la frontière américaine, qu’il acquière une terre avec ses  beaux-parents pour en faire une ferme viticole qui se bâtira une solide réputation au cours des années qui vont suivre.

Il fallait être un peu fou pour  entreprendre une telle aventure dans un pays pas plus fait pour la vigne que le désert marocain pour l’épinette ou le pin…
Il n’était pas le seul à céder à une passion irrésistible pour la vigne et le vin, à la fin du siècle dernier.  Plusieurs ont laissé tomber devant le niveau très élevé des difficultés à cultiver cette drôle de plante dans un pays où l’hiver est long, rigoureux et souvent impitoyable. Pas Line et jean Joly, ce ne sont pas des lâcheurs.

Ils ont été un peu chanceux de trouver une terre dont le sol est si caillouteux qu’il est difficile parfois de voir la terre sablonneuse qui se cache en dessous. Chanceux? Mais oui, car les cailloux accumulent la chaleur dans le jour et la restitue la nuit favorisant ainsi la maturation du raisin. « Oui, c’est vrai reconnaîtra Jean mais on a travaillé fort et on a innové sans arrêt ». 

Comme c’est l’usage dans les régions plutôt froides, les blancs sont plus facilement maîtrisés que les rouges, puisque les fruits n’ont pas à murir autant.

- Le vin d’entrée de gamme, 100% Seyval, est d’une netteté, d’un équilibre remarquable et doté de beaux arômes de pomme et d’agrumes; mon préféré en vin sec.

- Le Boisé d’Havelock, 100% Seyval aussi, a passé six mois dans du chêne neuf, ce qui explique son goût un peu vanillé. J’aime moins mais c’est le préféré de Hélène qui affectionne les chardonnays un peu boisés.

- La cuvée spéciale n’est pas faite pour l’apéro, la terrasse ou le jardin mais il possède de belles qualités gastronomiques. Plus complexe, issu des cépages Cayuga, Geisenheim 318, Seyval et Vidal, sa personnalité est plus floue, mais il a fait merveille avec le Camembert bien mûr que nous avions apporté. Quand on connaît la difficulté de trouver un vin qui s’accorde avec le Camembert, voilà une qualité qui n’est pas négligeable.

Fait à noter aucun de ces trois vins secs ne dépasse 11% d’alcool en volume et les prix sont plus que raisonnables à 12$ et 13$.

Venons en aux fleurons de la maison : le Vin de Glace et le Vin de Vendanges Tardives. Des merveilles, des trésors à découvrir absolument. Je les offre en cadeau chaque fois que j’en ai l’occasion et les recommande à tout venant.
Ils sont faits exclusivement de Vidal et leurs arômes intenses de fruits exotiques, de pêches et d’abricots sont époustouflants. Un des meilleurs vins de glace au monde. Ses prix et médailles internationaux en témoignent.

Le Vendange Tardive est moins liquoreux et plus alcoolisé à 10,6% alors que le Vin de Glace est à 8,2%. À goûter sans tarder bien qu’ils soient plu chers, le VT à 28$ et le VdG à 50$ le 375 cl.

Un rosé à 13.50$ va être prêt bientôt ainsi que deux rouges; le Marathonien fait surtout des cépages Maréchal Foch, Frontenac et De Chaunac et le Vinifera, que je préfère, produit avec du Cabernet Franc et du Merlot. Pas encore tout à fait à point, ils peuvent rivaliser avec des vins que l’on trouve à la SAQ à des prix comparables, i.e. entre13$ et 16$.

De tous ces vins seuls le Seyval d’entrée de gamme et le Vin de glace sont vendus en SAQ. Vous trouverez les autres au vignoble.
Allez pique-niquer chez les Joly, déguster leurs vins. C’est à une heure d’auto de Montréal, dans une région jolie comme tout et vous serez bien reçus. 

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