dimanche 4 septembre 2011

Les vins de la Nouvelle-Zélande


Chaque année, Montréal reçoit la visite d’une foule de pays ou de régions phares qui viennent présenter leurs vins, surtout leurs nouveautés. Ces rendez-vous sont destinés aux restaurateurs, aux sommeliers et autres professionnels mais aussi au grand public. La Californie, vient chaque année, l’Italie, l‘Argentine et le Jura aussi. L‘Australie, la Grèce, le Bordelais, la Bourgogne nous visitent épisodiquement. La Nouvelle-Zélande nous donne rendez-vous aux deux ans.

Ce qui m’intéresse le plus dans ces événements, c’est l’Atelier ou le Séminaire, la « Master Class », qui a lieu avant la grande dégustation, et qui nous présente de manière plus approfondie certains vins que le pays veut mettre en évidence. Parfois c’est très réussi. D’autres fois c’est carrément moche comme ce fut le cas de la Bourgogne au début du printemps.

Ainsi, en mai dernier, je me suis retrouvé avec une cinquantaine de professionnels (surtout des conseillers de la SAQ) et d’amateurs intenses (dans mon genre), pour goûter 6 Pinots Noirs et 6 Chardonnays, que les producteurs néo-zélandais ont choisis pour les représenter, sur la base de leur qualité et leur diversité.

Pas de Sauvignons?

Mais non, pas de Sauvignons, à ma grande joie d’ailleurs. Je ne supporte plus l’exubérance débridée des arômes de pamplemousse rose et l’acidité agressive du citron jaune presque vert. Trop « in your face » comme le dirait mes amis sommeliers avec qui j’ai étudié  à l’ITHQ. Oui, oui, je sais, c’est le Sauvignon qui a mis ce pays sur la carte viticole internationale. Tous les Kim Crawford de ce Vignoble ont concocté une recette de Sauvignon simple et ultra aromatique qui a plu au marché international, un peu comme les vins rouges ultra boisés de l’Australie, de l’Afrique du Sud et de la Californie. Ça marche mais : « qui trop embrasse mal étreint ». Ils en font juste trop. Voyez ce que je veux dire!

De beaux Pinots Noirs

Bon, revenons à nos Pinots Noirs.  Mon ami et Oenopote Conrad Morin, vante constamment les Pinots of New-Zeland, surtout ceux de la région sud de Central Otago, plus fraîche et dotée d’un climat continental, un peu comparable à la Côte de Nuits en Bourgogne. Sceptique jusqu’à maintenant, la dégustation de l’autre jour m’a convaincu que ce pays est à l’aube de produire des vins superbes avec un potentiel de garde prometteur.

La Bourgogne mise à part, avec l’Oregon et l’État de Washington, c’est la Nouvelle-Zélande qui produit maintenant les Pinots Noirs les plus intéressants. Les six vins méritent d’être signalés, à des prix presque raisonnables qui oscillent entre 21.95$ et 49.00$. Le Te Mania, Nelson 2008**, le moins cher; le Palliser Estate, Martinborough 2008***; le Gladstone Vineyard, Waipara 2009***; le Nautilus, Malborough 2009***; le Pegasus Bay, Waipara 2008***; et  le plus cher mais qui vaut son prix, l’Akarua Reserve, Central Otago 2009****.


Ma plus belle surprise? Les Chardonnays.

Six vins, tous différents, allant du chardonnay beurré, brioché, au boisé présent comme celui de Waimea 2009, région de Nelson, ou la grande finesse du Felton Road de Central Otago 2008 ou encore l’élégance du Kumeu River « Hunting Hill » d’Auckland 2007. Vraiment, de beaux vins, pour tous les goûts, à des prix variant entre 15.95$ et 48.00$ pour le Felton Road ou 37,50$ pour le Kumeu River, le meilleur rapport qualité/prix de la dégustation.

Soyons attentifs

Il se passe de belles choses en Nouvelle-Zélande, en Pinot Noir et en Chardonnay. Je vais rester attentif et suivre leur développement. Beaucoup de bons vins à des prix moins chers que la Bourgogne. C’est fort prometteur. De toutes les façons, avec tout ce que la Chine et le Japon achètent en vins de Bourgogne, peut-être n’auront nous bientôt plus d’autres choix que de se jeter sur les produits des autres régions du monde. 

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