dimanche 4 septembre 2011

Si je dis Provence vous dites rosé? Moi je dis Bandol

Bon, j’en conviens, il y a du rosé en Provence, beaucoup de rosés. On le sait, quand l’été a l’air de se pointer le nez, les rosés de cette région inondent les tablettes de notre SAQ nationale occupant la place prépondérante parmi des vins qui viennent de partout. Normal, la Provence est la seule région qui met autant d’efforts et d’énergie à produire ce vin.  Mais le rosé, je l’avoue, me laisse un peu froid sauf quelques exemples remarquables goutés inopinément à la faveur de dégustations de blancs ou de rouges. Je ne dis pas que ce n’est pas intéressant mais plutôt que cela ne m’intéresse pas, pas vraiment du moins.

Mais le Bandol, oh le Bandol! Quelle jolie commune et tellement discrète. Un secret bien gardé pour les consommateurs d’habitudes que nous sommes. C’est l’une des quatre appellations communales de la Provence avec Cassis, Bellet et Palette. Quand je vous disais que c’est plutôt discret. Oui, oui, j’y arrive.

Le Bandol, sur la côte, tout près de Toulon, produit des blancs, des rouges et de rosé, Provence oblige. Mais ce sont les ROUGES qui rendent cette appellation toute spéciale. Et le cépage roi en Bandol c’est le Mourvèdre .

Peu de contraintes pour les vignerons qui veulent se réclamer de cette appellation. Ils doivent mettre entre 50-% et 95% de Mourvèdre dans l’assemblage. Ils y ajoutent surtout du Grenache, du Cinsault, de la Syrah et/ou du Carignan. Ensuite, le vin  doit passer 18 mois en fûts de bois. Le tour est joué si tous ces raisins ont été récoltés sur le territoire consacré au Bandol. Bien beau tout cela Daniel mais après! Pourquoi tu nous parle du Bandol à ce moment ci? Une dégustation récente m’a ramené à ce vin magnifique et pas cher, pas cher. Le Domaine de l’Olivette, des Château de Pibarnon, des Gros Noré, des Châteaux Pradeaux, des cuvée India du couple Dupéré-Barrera et, délice des délices, une des cuvées sublimes  (Migoua, Tourtine et compagnie) du Domaine Tempier.

Ce qui frappe lorsque dégustés ensemble c’est la très grande diversité de ces vins. On le dit souvent, les vignerons du Bandol font un peu ce qu’ils veulent malgré les contraintes minimalistes de l’appellation. On a tendance à le croire tellement on passe d’un monde à un autre quand on change de bouteille. Ce ne sont pas des vins de mauviette, tenez-vous le pour dit. Ça carbure fort. De la structure, des tanins solides, une présence en bouche qui n’est pas discrète, une acidité qui se remarque, rien qui n’est pas harmonieux et que le temps ne peut patiner. Car ces vins vieillissent à merveille, sur 20 ans, parfois plus.
Ultimement, c’est délicieux.

Les meilleurs? Pradeaux et Pibarnon, puisque le Domaine Tempier est peu accessible. Il est en importation privée chez Oenopole, en petite quantité et avec une liste d’attente longue comme le bras… Le Gros Noré c’est pas mal, le Dupéré-Barrera aussi mais à mettre en carafe longtemps d’avance.

Alors, quand vous entendrez Provence, peut-être penserez-vous  Bandol après avoir dit Rosé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire