samedi 24 septembre 2011

Une aventure dans le monde des vins blancs.

Nous sommes dix autour de la table. Le petit verre de champagne « Les Murgiers » de l’ami Francis Boulard a réveillé nos papilles et animé les conversations.

On commence doucement


La première série de 3 vins circule d’un convive à l’autre, à l’anonyme.
L’albarino du Rias-Baxias en Espagne, le Fillaboa 2008, se montre très aromatique mais sans profondeur ni complexité. Le Gavi de Bruno Broglia du Piémont, fait de cortese, plait d’avantage. Plus subtil, plus complexe avec de la minéralité (nez légèrement pétrolé) et une belle acidité. L’Estate Argyros 2009, 100% assyrtiko, en réduction au début de l’après-midi, ne fait pas bonne impression malgré un coup de carafe de quatre heures. L’acidité est belle, la bouche un peu saline mais l’impact d’un nez légèrement « funky » demeure.

Passons aux choses sérieuses

La deuxième série démarre avec un assemblage du Frioul Italien, le Vespa Bianco, Bastianich 2008, fait principalement de chardonnay et de sauvignon et une touche de picolit, que les dégustateurs apprécient pour sa finesse et son acidité enthousiaste. Le Folio de Coume del Mas 2009, un Collioure en grenache gris et blancs et une touche de vermentino, rencontre un succès mitigé, à ma grande déception car j’aime les vins de Philippe Gard.

Le Château La Nerthe, un  Châteauneuf du Pape 2009 force l’admiration. Fait de roussanne, grenache blanc, clairette et  bourboulenc, il est complexe et d’une puissance mesurée pour un C9dP, avec une certaine finesse en bouche et une belle et longue finale. Enfin, le Montus 2000, un Pacherinc du Vic-Bihl d’Alain Brumont fait sensation par sa richesse olfactive, son côté presque capiteux en bouche, et sa superbe couleur d’un  jaune intense. Fait essentiellement de Petit Courbu, un cépage qui entre habituellement en assemblage des Jurançons, il a une belle capacité  de vieillir. Une petite minorité ne tombe pas sous le charme de ce vin vraiment original.

Une comparative de chardonnays italiens

On a tendance à négliger les chardonnays de l’Italie qui sont souvent réussis, surtout dans les régions du Nord. Les trois vins qui sont devant nous proviennent de producteur « top niveau » de l’Italie. Le Rossj-Bass, AOC Langhe, Pémont 2009, de Gaja est fin, d’une belle acidité, et fait penser à certains chablis en dépit d’une minéralité plus discrète. Les grands fans de chardonnay trouvent d’avantage leur compte dans le vin d’Aldo Conterno, un  Langhe aussi, 2007 cette fois-ci, est somptueux, riche, au boisé présent mais bien intégré, aux arômes de poires mûres. Enfin, le Lowengang 2006, un vin d’Alto Adige produit par Alois Lagader est fait sur le modèle des vins du nouveau monde; lourd, brioché, beurré, au bois ultra présent, qui plait à une solide minorité. Ce type de produit étonne de la part d’un vigneron qui nous a habitué à des vins plus fins, plus européens de style et de conception.

Attention on passe aux vins « oxydatifs »

Je lance cette série avec la Cuvée Victoria de Benoît Badoz, savagnin du Jura 2006, le cépage duquel on fait le fameux Vin Jaune. Tout le monde aime. Ce vin n’est pas ouillé, donc pas oxydatif, mais cela aide à amener les membres réticents du groupe vers la suite.

 J’enchaîne avec un Château-Chalon 1998 d’Henri Maire, un superbe Vin Jaune qui fait des prodiges avec un fromage Comté de 2007 et un l’Étivaz suisse de 2008. Suit un  Jerez Palo Cortado Viejo, essentiellement travaillé avec du palomino,  la cuvée Apostoles de Gonzales Biass, un vin qui a plus de 30 ans; un des 10 vins les plus intéressants que j’ai bus. Une couleur ambrée, des arômes d’une diversité et d’une complexité étourdissantes, une bouche dense, intense, très en sec au début et qui se termine dans une longue finale où vient se déposer un soupçon de sucrosité qui nous émeut. WOW!

On ferme la dégustation avec la cuvée Noé, du même producteur, fait exclusivement avec du Pedro Ximénez, un vin d’une douceur infinie, sombre de couleur, à la texture liquoreuse et suave. Un superbe vin qui fait pâlir les Portos, même les plus vieux. Deux des dégustateurs sont incapables d’apprécier ces trois vins et quelques autres aiment plus ou moins l’un ou l’autre de ces vins. Nous sommes 5 à trouver qu’il s’agit là d’une grande fin de dégustation. Cela dit, nous rentrons tous heureux.

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