dimanche 4 septembre 2011

En Afrique du Sud, le Cabernet-Sauvignon est roi.

Le Cabernet-Sauvignon est le raisin rouge le plus planté en Afrique du Sud et sans contredit, le vin que les vignobles de ce pays réussissent le mieux. On trouve beaucoup de bons « Kaberrrnett » au pays de Nelson Mandela et plusieurs excellents crus qui font pâlir d’envie les californiens, les chiliens ou les australiens, tous passés maîtres dans la vinification de ce cépage. Si le Sauvignon est le « darling » des sud-africains en blanc, en rouge c’est le Cabernet-Sauvignon qui règne.

Attention à la Syrah
Mais la compétition est forte, surtout celle de la Syrah, qui s’étend partout, principalement dans les régions les plus chaudes du Vignoble sud-africain. Il n’est pas rare, comme chez « Hartenberg » ou « De Trafford »,  de produire plusieurs « Shiraz », certaines dans le style plus frais de la Rhône septentrionale, d’autres plus proches des Syrahs d’Australie ou du Languedoc Roussillon, régions chaudes qui donnent des vins plus capiteux,  aux fruits plus compotés, aux arômes d’épices et de poivre moins prononcés, où les fragrances de fleurs sont quasi absentes, où le niveau d’alcool atteint les 15%. D’ailleurs, c’est une Syrah qui a remporté la palme du meilleur vin d’Afrique du Sud en 2010, celle de « De Trafford ».

Oui, mais les Cabs!
Revenons à nos Cabernet-Sauvignons, les plus jolis, ceux que j’ai préférés, viennent des maisons de Klein Constantia, Kanonkop, Boekernhoutskloof, Rustenberg et Vergelegen. Mais j’en ai bu de très bons chez Buitenvertwachting de la vallée de Constantia, chez Hartenberg ou encore chez De Trafford, le maître de la Syrah.

Y a t-il un abus de bois?
Oui, souvent, mais il y a tellement de « Cab » bien faits, où le bois est intégré, en harmonie avec les fruits, l’alcool et l’acidité, qu’on oublie toutes ces « tisanes de bois », tous ces « jus de planche » qui pullulent ici comme ailleurs, destinés à satisfaire  le marché international, influencé fortement par les Bordelais, grands boiseurs, et les américains qui ne laissent pas leur place. Le virage de la qualité s’est emparé des vignobles sud-africains et la modération en bois s’installe progressivement partout. Heureusement.

Ici on aime assembler
« Have you tasted our blend? ».  En Sud-Afrique on admire les bordeaux et on tente de les imiter, voire de les surpasser. Un vignoble digne de ce nom ne peut se passer d’un « Blend » top niveau. Le Cabernet-Sauvignon, comme sur la rive gauche de la Gironde en Bordelais, joue un rôle central dans la plupart des assemblages. On y trouve aussi du Merlot, de Cabernet Franc et de la Syrah, oui de la Syrah. D’ailleurs, certaines maisons comme de Trafford avec « Elevation 393 » vont mettre la Syrah en avant-plan dans leur Blend. Pas sans intérêt non plus. Les meilleurs assemblages? Le « Mackenzie » de Hartenberg, le « V » et le « Red » de Vergelegen, le « Paul Sauer »  de Kanonkop, le « John X. Merriman » de Rustenberg.

D’autres styles de rouges?
Des Pinots Noirs, rarement bons, il fait trop chaud au pays des autruches et des springboks. Quelques belles exceptions : Paul Cluver de la région d’Elgin, Hamilton Russel de la Walker Bay. On y fait des Cabernets Francs, des Sangioveses, des Tempranillos et même un Nebbiolo très acceptable chez Steenberg à Constantia. Mais bon…

Et le Pinotage alors?
Beurk! diront ses détracteurs. Ouach! Arômes de goudron chauffé et de « toast »brulées, bouche lourde et rustique. Attention, je vous en prie, il y a du beau aussi. Chez Kanonkop par exemple où l’Estate Pinotage est magnifique, fin, subtil. Chez Beyersklook, « the king of Pinotage », le créateur de cet hybride de Pinot Noir et de Cinsault, qui font de belles bouteilles avec ce cépage typiquement sud-africain. Mais c’est dans les assemblages que le Pinotage donne le meilleur de lui-même, surtout lorsqu’il est réuni avec le Cabernet-Sauvignon.

Bon je m’arrête ici, du moins pour le moment…



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